Identifier et décrypter les signaux d'apaisement du chien

Nos chiens communiquent énormément… mais pas avec des mots ! Leur langage est avant tout corporel et passe par des postures, des mimiques et des attitudes parfois très subtiles. Parmi ces codes, on trouve ce qu’on appelle les signaux d’apaisement.

Que sont les signaux d'apaisement et pourquoi est-ce si important de les reconnaître ?

On parle souvent des signaux d’apaisement comme de “petites mimiques mignonnes”, mais ils ont en réalité une importance capitale dans la communication du chien.

L’échelle de l’agression de Kendal Shepherd l’illustre très bien : elle décrit les différents niveaux par lesquels un chien peut passer lorsqu’il se sent stressé, menacé ou incompris… jusqu’à la morsure.

Les signaux d’apaisement se situent tout en bas de cette échelle : ce sont les premiers indices, les plus doux et les plus subtils, que le chien envoie pour :

  • S’apaiser lui-même, lorsqu’il se sent stressé ou inquiet face à une situation inconfortable
  • Éviter un conflit, calmer une situation, montrer qu’il n’a pas d’intention agressive

Si ces signaux passent inaperçus ou ne suffisent pas, le chien peut monter dans les niveaux : grognements, claquement de dents, puis morsure lorsque tous les avertissements précédents ont été ignorés.

Repérer ces signaux d’apaisement permet donc :

  • De mieux comprendre votre chien : savoir quand il est à l’aise ou pas
  • D’agir avant l’escalade : on ajuste, on s’éloigne, on redonne de la sécurité… avant que le chien n’ait à montrer des signaux plus forts et que la situation ne devienne dangereuse pour le chien lui-même, un congénère ou un humain.
échelle de l'agression, Kendal Shepherd

Les principaux signaux d’apaisement

1. Tourner la tête
Le chien détourne son regard ou tourne légèrement la tête de côté. ➡️ Exemple : lorsqu’un autre chien l’approche un peu vite, il tourne la tête pour montrer qu’il n’est pas une menace.

Les yeux se rétrécissent, comme un demi-clignement.

➡️ Exemple : quand vous le regardez droit dans les yeux, il plisse les siens pour adoucir l’échange.

Le chien offre son flanc ou son dos.

➡️ Exemple : face à un congénère trop enthousiaste, il se détourne pour calmer le jeu.

Petit coup de langue rapide sur le museau.

➡️ Exemple : quand vous approchez l’appareil photo trop près, il se lèche pour exprimer un léger malaise.

Immobilité soudaine et totale.

➡️ Exemple : au moment d’une caresse trop insistante, il se bloque pour dire qu’il n’est pas à l’aise.

Le chien va volontairement ralentir ses gestes.

➡️ Exemple : lorsqu’il s’approche d’un congénère méfiant, il avance tout doucement pour ne pas l’inquiéter.

Posture de repos volontaire.

➡️ Exemple : lors d’un jeu qui monte un peu trop en excitation, il s’assoit pour faire retomber la tension.

Long bâillement, parfois répété.

➡️ Exemple : pendant un câlin trop long ou dans un endroit bruyant, il bâille pour relâcher la pression.

Pour aller plus loin

Cette lecture croisée entre les signaux d’apaisement et l’échelle de l’agression de Kendal Shepherd offre donc une vision complète de la communication canine : sauf cas pathologique, le chien n’agresse jamais « sans prévenir », il communique en permanence.

Si ce sujet vous intéresse, je vous recommande un livre de référence : « Les signaux d’apaisement – Les bases de la communication canine » de Turid Rugaas. Cette éducatrice norvégienne est la première à avoir popularisé et expliqué ces comportements, et son ouvrage est devenu un incontournable pour mieux comprendre nos compagnons.

En conclusion

Reconnaître et respecter les signaux d’apaisement, c’est donner à votre chien une vraie place de communicant. C’est aussi la clé d’une relation basée sur la confiance, l’écoute et le respect mutuel.

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